« Transition » démocratique et Bunkeristes du Maroc

Publié le par ali R

« Transition » démocratique et  Bunkeristes du Maroc
 
Ali Rhanbouri
 
Après l’accession au trône de l’Espagne juste après la mort du général Franco, le Roi Juan Carlos, et devant les attentes démocratiques du peuple espagnol a formé ce qu’on appelait le groupe des aperturistes, en opposition de ceux qui censurent toute évolution du régime : les Bunkeristes.
 Cette mesure constituait la première torche du processus de transition démocratique de l’Espagne, et  montre la forte volonté des esprits démocratiques espagnols de voir la démocratie régner en Espagne.
Cette forte volonté de transition qui préoccupait la majorité des acteurs politiques espagnols va se consolider par le célèbre discours du Roi Juan Carlos, lors du coup d’état du 23 février 1981 dans lequel il exigea que les forces armées rentrent dans leurs casernes et soutiennent sans conditions le gouvernement démocratique légitime.
L’importance de l’expérience démocratique espagnole résulte du fait que le processus de transition doit être une volonté commune de toutes les forces démocratiques d’un pays, en préparant une sphère d’équilibre politique basé sur le respect mutuel entre les différents acteurs politiques.
 
En général, la transition démocratique constitue un passage d’un raisonnement arbitraire à un autre démocratique dans un état précis, c’est une combinaison entre le respect et la mise en œuvre des grands principes, sans lesquels il ne peut y avoir de démocratie.
Le processus de transition démocratique commence par une « phase préparatoire » marquée par un conflit politique prolongé et insoluble qui force les protagonistes à engager des réformes de libéralisation du champ politique.
Plus précisément, la transition démocratique comprend deux phases à distinguer :
1.     La transition politique : elle  entraîne l’abandon des anciennes règles du jeu politique et suscite l’apparition de nouveaux acteurs politiques et de nouvelles configurations stratégiques.
2.     La consolidation de la démocratie : elle implique non seulement une redistribution des cartes politiques mais également de nouvelles tactiques de jeu ou le défi majeur consiste a assurer une évolution relativement stable du processus démocratique engagé dans la transition .
 
En faisant un métissage entre ce référentiel théorique et expérimental de la transition démocratique, on peut faire un constat de ce qu’on appelle la transition démocratique au Maroc.
Le point de départ de tout constat de l’expérience démocratique marocaine ne peut être que le gouvernement de Me Abderrahmane Youssoufi, ce gouvernement qui a donné le feu vert à tous les changements connus par le Maroc d’aujourd’hui.
Après de longues années de lutte contre le totalitarisme qui a emmené le Maroc aux extrêmes de la faillite politique et économique, feu Hassan II tend la main aux forces politiques démocratiques afin de protéger le pays de « l’arrêt cardiaque »et annonce ainsi l’entrée dans une ère de transition démocratique qui devrait faire du Maroc un grand chantier de réformes politiques et économiques.
Au fur et à mesure le Maroc va vivre un vrai détour démocratique lors des échéances de 2002 où, contre tous les indices de la démocratisation du champ politique qui régnaient à l’époque, un technocrate va être nommé à la tête du gouvernement marocain, négligeant ainsi les résultats du scrutin. Ce qui représentait une rupture avec l’esprit de transition démocratique, et un pas en arrière dans le processus de consolidation des acquis démocratiques au Maroc.
Après ce drame démocratique, le Maroc va assister à la constitution d’un « bloc  de  Bunkeristes » qui ne  visent que la démolition du processus démocratique marocain et l’instauration d’un modèle d’acteur politique unique qui n’inspire de la démocratie que sa partie formelle.
Ce bloc est constitué essentiellement de « fidèles »  politiques, économiques, culturels et médiatiques  à l’esprit féodal,  ce qui se traduisait par une forte campagne contre les partis politiques marocains  à tous les niveaux, et la formation d’une « élite » financière qui tire sa « légitimité » de l’entourage royal.
Cette tendance bunkeriste va se concrétiser d’une manière plus claire avec la formation du gouvernement El Fassi où l’on a assisté a une véritable attaque de ce bloc contre ce qui restait de l’espoir démocratique au Maroc.
Devant ce constat, il est indispensable de se poser plusieurs questions, non seulement sur l’avenir de l’expérience démocratique marocaine, mais aussi sur l’avenir du Maroc qui devient prisonnier d’une secte de cascadeurs politique qui peuvent nous mener vers l’impasse.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
c'est tres bien dis , et cela risue d etre nuisible aux complots antipatriotiques tracés par ces bunkeristes makhezenins marocains .
Répondre
M
الاخ حسن طارق لخص هذه الاشكالية كما يلي <br /> "اليسار و الاتحاد الاشتراكي خصوصا يعيش ازمة النظام بالوكالة"<br /> ما يجب التركيز عليه كذلك هو جدلية تفاعلنا مع هذا المعطى.
Répondre